Mise à jour Janvier 2019
La Loire à vélo est la première véloroute française en terme de fréquentation et d’aménagement. C’est aussi la plus ancienne véloroute de France avec plus de 10 ans d’existence, et même si ses 800 kms ne sont pas les plus longues en terme de distance comparé aux autres véloroutes comme la Vélodyssée (1300 kms) ou l’EuroVélo 6 qui prolonge la Loire à vélo jusqu’à la Mer Noire, sa notoriété attire plus de 800 000 cyclotouristes par an.
Le succès de La Loire à vélo est indéniablement lié aux célèbres châteaux de la Loire, dont Chambord, Blois ou Amboise, qui jalonnent le chemin. Il est certain que c’est plus insolite de raconter qu’on a parcouru les châteaux de la Loire avec son vélo plutôt qu'en voiture ou en autocar, et ce plaisir est en plus accessible à tous grâce à un parcours très peu vallonné.
Et puis, le vélo permet aussi une immersion totale dans l'histoire de la Région, ainsi qu'un prétexte pour s’adonner au plaisir de la découverte des produits du terroir comme les caves à vins du Val de Loire, croisées par-ci par-là sur les chemins de campagne, où il est possible de faire des dégustations, avec modération évidemment.
Ce qu’on aime surtout sur cet itinéraire est sa modularité. Vous pouvez faire de l’itinérance sur plusieurs semaines en pur vélo, ou combiner le vélo avec le train puisque la ligne de train n’est jamais très loin. Vous pouvez aussi déposer vos valises dans une ville, comme par exemple Blois, et faire des randonnées en étoile depuis votre lieu de séjour.
Et enfin, depuis Paris, la Loire à vélo est à portée de la main avec très peu de moyens. A une heure de train jusqu’à Orléans, vous pouvez échanger l’air étouffant de la ville contre le silence de la nature en savourant la liberté sur son destrier…
L’idée de partir avec sa monture et son sac à dos pour explorer La Loire à vélo évoque déjà les promesses de l’aventure. Mais après quelques recherches sur internet pour la réservation d’un billet de train, le charme s’essouffle et, très vite, la tension monte jusqu’à émietter votre rêve d’évasion. Oui nous sommes passés par là aussi et nous pouvons dire que le plus dur reste de quitter Paris en train et vélo. Mais une fois qu’on a compris le système, rien n’est plus très compliqué. Voici les règles d’or de notre REX (retour d’expérience) :
Choisissez de voyager avec les INTERCITÉS ou TER de la ligne Paris Austerlitz - Orléans - Tours. Tout simplement parce que les trains INTERCITÉS sur cette ligne n’ont pas de réservation obligatoire, et acceptent les vélos non démontés gratuitement, « dans la limite des places disponibles ». Il en est de même pour les TER puisque tous les trains TER acceptent les vélos gratuitement.
Vous trouverez les fiches horaires nécessaires sur le site de TER Centre-Val de Loire. Il faudra consulter principalement la fiche horaire « 2.1 Tours - Blois-Chambord - Orléans (Paris) », mais aussi la fiche horaire « 1.1 Orléans - Étampes - Paris ». En combinant les deux fiches horaires, vous aurez au final plus de trains disponibles, même si cela requiert plus de gymnastique intellectuelle et oculaire… La vie n’est jamais très simple avec la SNCF…
Surtout, malheureux, ne cochez pas l’option « Ajout de vélo(s) », que ce soit avec Sncf-connect ou avec un autre voyagiste !! Pourquoi, parce que la SNCF ne vous proposera que des TGV jusqu’à Tours (quitte à revenir en arrière par un TER). Le prix du TGV est beaucoup plus élevé que celui des trains Intercités si vous n’avez pas réservé longtemps à l’avance, et surtout, vous devez payer aussi la réservation pour votre vélo si celui-ci n’est pas démonté (10 € par vélo). D’autre part, comme il n’existe en général que 2 places vélos par TGV Atlantique, cela réduit encore vos chances, surtout si vous êtes en tribu. En effet, le bug (ou la règle de gestion utilisée) est que les trains Intercités ne sont pas considérés comme acceptant vélo… Dans notre cas, nous n’avons pas compris cela tout de suite et nous avons dû enchainer un TER très lent de Paris à Orléans puis un autre de Orléans à Blois, en tout pour 3 heures de train, le double du temps que met un train Intercités Paris-Blois.
Ne vous fiez pas au picto vélo sur les portes. Après observation de ce qui se passe sur les quais de gare, nous avons vu que les cyclistes mettent leur vélo dans n’importe quel wagon. Sur les TER entre Orléans et Tours, vous avez une voiture avec picto vélo comportant une grande porte ouvrante et accessible au niveau du quai, mais il peut être rempli à ras bord de vélos, surtout le week-end et à la belle saison. Nous-même, on l’a déjà vu en semaine au mois d’octobre avec une quinzaine de vélos dont les nôtres, entassés les uns contre les autres à côté des bagages. La fin de l’histoire ne dépend que de l’humeur du contrôleur SNCF qui peut passer sans rien dire, ou vous demander de déplacer votre vélo dans un autre wagon à l’arrêt suivant ou bien encore refuser que vous montiez à bord sous prétexte qu’il n’y a plus de place. C’est ça l’aventure avec un grand A.
Les trains entre Paris Austerlitz et Orléans sont des vieux trains à l’ancienne, avec un marchepied très haut et une petite porte étroite. Le tour de force pour faire monter votre vélo à bord est plus que fastidieux. Pensez donc à détacher vos bagages du porte-bagage avant de hisser votre vélo dans le train. A chaque voiture, vous avez à un bout les toilettes et à l’autre bout un emplacement vélo avec des crochets au plafond, ou pas. Ne mettez pas les vélos du côté des toilettes car ça bloque le passage. Quant aux crochets vélo, s’il y en a, abandonnez toute idée d’accrocher votre vélo à la mode des saucissons, à moins que vous voyagiez avec un fixie en carbone, en ayant une musculature de super-héro, et que vous cherchez à décorer vos vêtements ou votre nez de quelques taches de cambouis. Laissez donc votre vélo posé à terre dans cet espace biscornu, en vérifiant que le passage reste dégagé.
Le train Interloire et son wagon spécial vélo : Entre le 9 juin et le 30 septembre, les trains InterLoire circulant entre Orléans et Le Croisic ont une voiture supplémentaire dédiée au transport d’une quarantaine de vélos sans supplément. Votre monture est calée dans des emplacements spécifiques et vous avez même un « Monsieur vélo » qui aide à embarquer votre vélo, et tout cela gratuitement. Nous n’avons pas testé ce service mais l’idée semble être très séduisante. Vous pouvez voir à la rubrique Train Vélo Loire de La Loire à vélo.
Si vous prenez le train dans une gare pour revenir à votre lieu de séjour ou continuer la route, pensez à explorer s’il existe une route autour de la gare permettant de passer d’un quai à l’autre, sinon il faut monter le vélo dans l’escalier avec ce qui reste de force dans vos bras, car les gares n’ont pas d’ascenseur.
Comment suivre l’itinéraire pour les Nuls : Sur ce point, nous avons trouvé que le fléchage est globalement très bien fait, peut-être même le meilleur en France, même s’il comporte quelques défauts. Ainsi, en ville, les indications manquent parfois cruellement, ou sont très peu visibles, et il faut regarder la carte à l’avance pour savoir les directions à prendre ou suivre le tracé que vous pouvez télécharger depuis l’application mobile de la Loire à vélo (téléchargement gratuit sur App Store et Play Store). D’autre part, une indication d’orientation Nord Sud Est Ouest sur les panneaux de direction, comme dans les pays nordiques, ne serait pas de trop, cela éviterait de se poser des questions sur les chemins à double sens. A savoir aussi que les indications pour atteindre le château de Chambord sont parfaites (car gérées par les Régions), mais une fois dans le domaine national de Chambord (appartenant à l'Etat), qui est quand même immense, il n'y a plus aucun fléchage de La Loire à vélo et vous ne trouverez qu'un fléchage local très limité et incomplet. Il faut vraiment avoir le tracé GPS ou avoir regardé la carte à l'avance pour se rendre au pied du château ou en sortir.
Savoir lire les panneaux : Les divers pictogrammes et des numéros qui figurent sur les panneaux vous semblent bien mystérieux, tout simplement parce qu’il y a plusieurs itinéraires vélos qui se croisent et chacun a son langage. L’essentiel à retenir est :
Ne suivre que les panneaux aux contours verts, avec le pictogramme cycliste en vert. Suivez les directions indiquées par ce type de panneau, comme noms de villages ou de châteaux. Surtout ne pas suivre les panneaux classiques qui sont réservés aux automobilistes.
L’itinéraire principal est « La Loire à vélo », bien reconnaissable avec un pictogramme qui représente une roue qui roule dans l’eau (les divers autres numéros présents sur les panneaux font référence à d’autres itinéraires comme les Châteaux à vélo ou la Touraine à vélo, qui comportent des tronçons communs avec la Loire à vélo).
Les directions vers les châteaux ou autres sites remarquables sont toujours indiquées.
Manger, boire de l’eau, aller aux toilettes : La Loire à vélo a beau être le premier itinéraire cyclable de France avec l’ambition d’atteindre les millions de cyclistes dans quelques années, tous les aspects pratiques de l’être humain sont superbement ignorés des concepteurs. Hormis l’itinéraire star Blois-Chambord où vous pouvez trouver pas mal de commodités sur le chemin au niveau des campings ou villages traversés, les autres itinéraires sont plutôt pauvres au niveau logistique. Nous vous conseillons de partir avec des provisions bien remplies pour le pique-nique de la journée et de prévoir suffisamment d’eau. Les lieux où pique-niquer ne sont indiqués que sur les fichiers en format PDF du site Les Châteaux à vélo. Aucun panneau ne vous indique les aires de pique-nique. Quant aux toilettes, il n’y en a nulle part.
Planifier votre journée : Si vous pensez que la Loire à vélo est un vélodrome où on peut mesurer sa performance de pédalage, vous pouvez changer de braquet tout de suite. C’est un itinéraire qui se déguste lentement comme du bon vin. On emprunte parfois des chemins de terre (assez bien roulants toutefois) qui serpentent à travers bois et forêts ou au bord de l’eau, on traverse des villages aux vieilles pierres absolument sublimes, on se laisse surprendre par la vision de manoirs aperçus à travers des grilles grinçantes, et on fait aussi des rencontres sur la route avec d’autres cyclistes. Tout est prévu pour vous retarder. Et puis, si vous prévoyez des visites de châteaux, pensez aussi à consacrer le temps nécessaire. Il faut donc bien planifier le « timing » de la journée pour l’apprécier à sa juste valeur. Si vous n’avez pas envie de faire trop de kilomètres, prévoyez un retour ou une pause « train » dans l’itinéraire, ceci est surtout vrai après les visites culturelles qui coupent un peu le rythme.
Malgré les quelques défauts que nous avons cités, La Loire à vélo est un itinéraire mythique et peut-être le seul vrai itinéraire pour cyclotourisme en France. Ce ne sont pas juste des panneaux avec le pictogramme cycliste plantés sur des routes pour automobiles. Il y a véritablement une recherche de mise en valeur du territoire et du plaisir à donner aux cyclistes dans leur voyage. De plus, les itinéraires et les carrefours sont, en général, bien sécurisés. Pour toute ces raisons, elle reste quand même une valeur sure pour un moment d’évasion et de dépaysement total sans forcément mener une vie de château ni aller jusqu’au bout du monde.
Pour une escapade insolite le temps d’un petit weekend ou même d’une journée depuis Paris, partez à la découverte du patrimoine du Val de Loire à vélo avec nos deux itinéraires “A vélo de Blois à Chambord” et “Les trois châteaux à vélo : Blois - Chaumont - Amboise” (à paraitre). Vous pouvez rallier depuis la gare de Blois les célèbres châteaux avant de terminer sur une gare SNCF de la même ligne de train, qui vous permet soit de revenir sur Blois, soit vers Paris par exemple.
3.00€
Départ : Gare SNCF de Blois
Arrivée : Gare SNCF de Mer
Distance : 39,5 km
Niveau : facile
Le site internet de La Loire à vélo www.loireavelo.fr : C'est le site officiel mis en place par les Régions concernées. Vous trouverez une mine d'information pour préparer votre voyage comme les itinéraires, les sites remarquables à visiter, les hébergements, les loueurs de vélos et autres prestations offertes.
Le site internet des châteaux à visiter autour de Blois à vélo www.chateauxavelo.com : Ce site regroupe tous les itinéraires autour de Blois, pour aller visiter à vélo les châteaux les plus célèbres comme par exemple celui de Chambord. C'est un complément au site de La Loire à vélo car on peut avoir des informations pratiques qui n'y figurent pas comme : les aires de pique nique, commerces, audio-guides, etc...
L'application mobile de La Loire à vélo à télécharger gratuitement sur AppStore et PlayStore : Ces applications ont leur propre carte et tracé d'itinéraire consultable hors ligne car il n'utilise que le repérage GPS, ce qui est un grand plus si vous n'avez pas de forfait mobile données sur votre appareil (si vous utilisez votre tablette par exemple). Par contre, votre appareil doit accepter l'affichage des fenêtres pop-up sinon plantage assuré. D'autre part, il est assez volumineux (à cause du stockage des cartes) dont il vaut mieux le télécharger par wifi.
Le blog Isabelle et le vélo www.isabelleetlevelo.fr : Isabelle Lesens est journaliste et spécialiste sur tous les sujets du vélo depuis une quinzaine d'années. C'est aussi une sacrée voyageuse à vélo et elle nous fait part au fil des itinéraires cyclables de son retour d'expérience sur chacun des itinéraires parcourus ainsi que sur le test des guides utilisés.